Mont-bleu lointain

L'IMERINA LA PLUS IMPORTANTE REGION DE MADAGASCAR et son PEUPLE.

      

Dans les Hauts Plateaux des hautes terres centrales s'élève l'IMERINA, la plus importante de toutes les régions, la plus peuplée, la plus riche. Ici, on distingue la couleur rouge du sol ...de cette latérite, qui vaut  à Madagascar son nom: "L'ILE ROUGE".                                                                           En Imerina les villages se regroupent traditionnellement autour d'un clocher,  protégés, cernés par des remparts ou des fossés, fermés par une porte en pierre ronde que l'on roule pour se  protéger des ennemis,  ou par des profonds fossés.  Les maisons sont toujours orientées vers l'ouest pour profiter des rayons des couchers du soleil, pour l'éclairage. Roses, blanches, elles sont  dotées des fines colonnades et de varangue  en bois gracieusement sculptées. Chaque maison a son jardin devant, et son potager derrière, sans oublier son tombeau familial,  qui était construit en même temps que la maison dans la même enceinte, le tout clôturé par un muret "tamboho"en briques ou en terre ocrées. Comme le Souverain de l'Imerina rendait justice à l'ombre d'un figuier, on rencontre cet arbre nobiliaire et un tombeau royal à l'entrée  lorsqu'il s'agit d'un village d'une des 12 collines sacrées de l'Imerina.

 

La capitale de l'Imerina s'appelait jadis Analamanga-- Forêt-bleue--une ville colline en forme d'Y culminant à 1465 mètres , la plus élevée des 12 collines que la tradition voulait sacrées du temps du roi Andriamasinavalona; cité unique dominée par son Rova "le Palais des reines et des rois", ses terrasses, ses jardins.  Le plateau du Rova avec ses monuments et ses souvenirs du temps de la royauté a été interdit à toute demeure de trouver au même niveau et tout autour duquel , seuls les nobles et les officiers et courtisans avaient droit de se faire construire des maisons en bois, légères et élégantes , lesquelles ont disparu depuis. Elle s'élargit peu à peu  englobant plaines, faubourgs, banlieues, marais et rizières.  

 

Cette majestueuses citadelles est protégée naturellement par un ravin abrupt de plus d'une centaine de mètres  à l'Est "Ambatoborodamba " qui rend ce versant inaccessible à tout transport. Du haut de cette immense belvédère on peut regarder tous les points de l'horizon permettant ainsi  d'empêcher toute approche ennemie,  c'est un des critères qui décidait tous les souverains de l'époque à la choisir comme capitale de toute la Nation malgache.

 

Andrianjaka, Seigneur de l'époque, fils et successeur du roi  Ralambo, avait changé le nom Analamanga par Antananarivo parce qu'il trouvait que cette cité avait à elle seule tous les charmes, toutes les richesses, toutes les douceurs aux mille visages. Il y avait placé 1000 soldats (colons) pour la protéger:

 

Antananarivo signifie littéralement : VILLE DES MILLE.

 

                                1000 est un chiffre fort qui indique la richesse, la prospérité, la plénitude                                              

Cette ville est aussi au centre du pays Malgache, la haute ville, le haut lieu de l'Unité Nationale, et c'est ici que se trouvent toutes les hautes autorités du pays, tous les décideurs.

 

De tout temps, la grande  plaine qui entoure Antananarivo est ce gigantesque damier de rizières, celles-ci ne sont pas  reflet multiple d'âges barbares, mais miroirs d'une oeuvre claire et positive. Les rizières comme les zébus constituent les vraies richesses du pays Malgache. Le prestigieux roi Andrianampoinimerina qui avait ramené la royauté merina à l'ère de prospérité et de progrès avait comme devise : "La Mer  sera la limite de mes Rizières. 

 

LE PALAIS DE LA REINE à ANTANANARIVO "ROVA" est un des rares patrimoines qui résume à lui seul une grande partie de l'histoire de la royauté Merina. Les souverains qui s'y succédaient depuis Andrianjaka son fondateur, avaient à coeur de laisser trace par des nouvelles constructions , certaines ont disparu, d'autres ont résisté. Andrianjaka faisait aménager 2 palais dans l'enceinte royale, qui est au sud Besakana où il faisait sa maison, et la Maison Sacrée où il a été le premier à être caché. La nécropole est formée de 7 caveaux destinés à recevoir les restes des autres souverains jusqu'à Andrianampoinimerina. 

   

Quand celui-ci parvenait à son tour à gagner le Rova il y faisait construire de nombreuses maisons qui portent les mêmes noms que celles de son palais d'Ambohimanga, et dont il se réservait certaines, destinant les autres à l'hébergement de ses proches notamment ses épouses quand elles venaient le rejoindre, à l'Ouest de la Maison Sacrée se trouve la grande Place , autour de ce lieu, il faisait construire également d'autres palais dont Felatanambola et Manatsara dans lesquels il aimait se retirer, ses épouses et ses enfants n'avaient pas le droit d'y pénétrer. Au sud de Felatanambola et Manatsara, il faisait bâtir Masoandrotsiroa pour 2 de ses épouses "Rasamoina et Ramanatenasoa, et il confiait la garde du royaume à cette dernière car elle était la fille du roi d'Alasora qui l'avait aidé à pacifier le Vakinisisaony, et il ne pouvait pas le trahir. Au sud de la grande Place se trouve Raharihasina qui était la résidence des 2 autres épouses royales : Ravaomanjaka et Razafinamboa. Quand le grand monarque tournait le dos, son fils Radama 1er,  y installait provisoirement Rasalimo. Au sud de Masoandrotsiroa se trouve Fohiloha où Andrianampoinimerina plaçait sa soeur Ralesoka.  Au nord du même Palais Tsarazoky résidait une autre épouse d'Andrianampoinimerina "Ramiangaly" , dans toutes les cérémonies rituelles et coutumières, c'était Ramiangaly qui présidait à Ambohimanga, car elle avait le droit d'aînesse . La Grande place TSARAZOKY deviendra plus tard le "PALAIS s de JUSTICE".

 

Le peuple de l'Imerina a été baptisé Merina par le roi Ralambo, parce qu'il le trouvait bel et digne . Le peuple Merina se divise en:

 

ANDRIANA "Noble"  hiérarchisée par sa caste et son rang . type pur malais, yeux allongés, cheveux noirs : plats, ondulés, frisés et quelquefois même "crépus". contrairement aux idées reçues, la reine en droite ligne Vazimba s'appelait Rangita parce qu'elle était crépue, sa fille Rafohy par ce qu'elle était de petite taille. La caste dans l'imerina est définie surtout par  la colline sacrée dont on est originaire et non par sa physionomie seulement.

 

HOVA type divers, Homme libre, roturier...avoisinant souvent le type Noble...

 

MAINTY   parce qu'ils sont plus foncés que les 2 premiers, cheveux crépus. on dit qu'ils sont des hommes de                  "vazimba de Florès".

 

 

LES TOMBAUX EN IMERINA...

  

 Sur les hautes terres centrales certains tombeaux étaient des simples amas de terres ou construction de pierre en forme de cône élevés au dessus des sépultures, avec une simple pierre levée  dressée sur la façade Est . Petit à petit l' architecture s'est modifiée. On trouve maintenant des véritables monuments de pierre et de béton plus ou moins décorés , l'ouverture est toujours orientée vers l'ouest. Les tombes princières et riches nobles furent à une époque surmontées d'une "Tranomanara " ou maison froide " symbole de la noblesse".                   

 

 

<< LA MORT ET LE CULTE DES ANCÊTRES >> voilà les bases de la philosophie malgache. Elle est universellement pratiquée dans toute la grande Île et par toutes les différentes ethnies. Toute la vie du malgache est orientée vers le culte des Ancêtres.  La mort pour le Malgache est l'ultime rite de passage pour accéder au rang sociale le plus élevé : ANCÊTRE---RAZANA , car pour lui il n'y pas de rupture entre le monde des vivants et celui des morts. Les ancêtres continuent à être présents dans la vie quotidienne de la communauté tout avec un surplus d'autorité , ainsi les vivants et les morts peuvent se communiquer par certains signes dont la plus connue "apparition onirique" . Tout malgache qui se respecte évite de provoquer la colère des ancêtres et de transgresser les interdits. La bénédiction des Razana (des morts) est nécessaire dans tous les grands moments de sa vie. Le RAZANA-ANCÊTRE quel qu'il soit doit être craint et respecté. C'est pourquoi celui qui  doit s'éloigner de son  pays qu'elle qu'en soit la durée doit venir devant la tombe de ses ancêtres pour demander leur bénédiction. Et si pour une raison, ou une autre il meurt hors de son pays natal à Madagascar même ou à l'étranger et si le corps ne peut  être enseveli au pays natal, les membres de la famille doivent ériger une pierre levée en souvenir du disparu. Cette pierre s'appelle VATOLAHY...ou  TSANGAMBATO...ou...ORIMBATO.--pouvant présenter des formes variées.Les malgaches apportent beaucoup de soins à leur tombeau qui est considéré comme demeure éternelle qu'à leur maison qui est "une habitation temporaire. L'architecture funéraire est très variée à travers toute la grande Île, chaque région ayant sa spécificité propre, mais la signification est  toujours la même  : PRESERVER LES  DEFUNTS DE TOUTE SOUILLURE AU CONTACT DE MONDE DES VIVANTS. 

 

Entre les Hauts Plateaux et la Côte-Est on voit s'étendre la plaine rizicole du Lac Alaotra : le grenier à riz de Madagascar avec ses horizons infinis, travaux gigantesques. Le Lac Alaotra a une superficie moyenne, changeant selon les pluies, de 250.000 hectares. Le niveau de l'eau peut varier de 2 mètres environ sur toute la cuvette. Au bord de ce lac, riche en hommes et agglomérations se situe le village d'Anonorobé, le "grand" ; calme village avec un poste d'administratif, cabine téléphonique, une véritable entité classique. Au milieu de cette immense nappe d'eau et de zozoro (papyrus) on distingue  un îlot supportant des cases ; on y voit aussi  des pirogues circulant et grand étonnement , des convois de charrettes tirées par une paire de zébus, n'hésitent pas avancer dans les eaux du lac et à prendre le cap de l'Îlot. Zébus et charrettes s'enfoncent tellement que leur progression tient presque de la navigation . 

 

C'est le village d'Anonokely, "le petit"; frère de son aîné sur le plan administratif, et il n'en a pas moins sa totale indépendance. Ici pas de constructions en dur, ni briques, ni tôles. Les cases et dépendances sont bâties en zozoro, de la boue colmatant plus ou moins les interstices. Le plus surprenant est le contact avec cette île, une petite île au coeur de la grande.

 

 

A suivre



27/07/2021

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