Mont-bleu lointain

LA FLORISSANTE REGION DE L'EST & SON PEUPLE.

               

 

Les Betsimisaraka parmi d'autres ont le privilège d'avoir le canal des Pangalanes. Il s'agit d'une voie d'eau ininterrompue de Tamatave à Farafangana, obtenue par des longs travaux des hommes d'art et de savoir - faire non sans danger, en réunissant des lacs, des lagunes et des rivières. La beauté naturelle de cette région aux nombreuses et variées de plantes luxuriantes grâce à son climat chaud et humide, rend le site encore plus attrayant que jamais. Les riverains utilisent plus aisément des radeaux propulsés à la perche fabriqués par des gros bambous assemblés comme  flotteurs  et qui seront, avec leur cargaison, vendus à leur arrivée.  Ce peuple  compte parmi les grands producteurs de cafés dans le monde. Les caféiers sont des arbustes solides et sur leurs nombreuses branches que vont éclore chaque année des boutons qui grossissent, qui s'épanouissent tous ensemble en fleurs blanches parfumées qui durent quelques jours. Chaque groupe de fleurs donnent des pulpes formant un assemblage de cerises dont chacune contient  deux  demi-cercles de grains, une fois arrivée à maturité les cerises seront cueillies, dépulpées et donnent les grains de café. Les grains seront séchés, triés, mis en sac et seront prêts pour l'exportation la plupart aux pays de l'Europe.

 

Aux environs de Tamatave : Foulpointe,  Fenerive : vaste espace de belles plages bordées par des cocotiers alanguis, devant des bungalows exotiques, attirent les touristes de tout horizon pour des barbecues de coquillages et crustacés le soir au clair de lune, où plusieurs seront tentés à prendre un bain de minuit. En face se trouvent les îles aux-Nattes et l'île de Sainte Marie, où l'orchidée Eulophyella roemplerina, spécifique de Madagascar peut pousser altière et tranquille à la fois sur le sommet épineux du haut du Pandanus. L'île Saint Marie s'appelait autrefois l'île d'Abraham---Nosy Ibrahim. Elle fut un refuge pour les pirates. Elle devint un comptoir de traite des esclaves. Son roi de l'époque, corsaire anglais Thomas White, qui avait épousé Rahena, fille d'un grand chef de l'île. De cette union naquit Tatsimalo qui lui succéda à sa mort. A la mort de celui-ci, la reine Bety, fille d'un grand chef Betsimisaraka se trouva souveraine, devint Reine. Elle épousa le caporal français La Bigorne qui lui demanda de céder son île à la France en 1750. Jusques aux dispositions de l'Indépendance de Madagascar, les Saint-Mariens furent de droit de citoyens français.

 

Le peuple Betsimisaraka cultive et exporte  de la vanille comme il en existe  dans tout  Madagascar. C'est à la fois une liane et une orchidée : Il lui faut des supports, de l'ombre. L'arbre à grand feuillage léger comme le filao lui sied si bien. C'est une orchidée originaire du Mexique, et elle ne peut être fécondée que par une seule espèce d'insecte spécifique parfaitement adaptée à cette seule fleur qui n'existe pas à Madagascar. Des mains agiles des femmes  peuvent  le remplacer: il s'agit, par un geste précis et rapide d'enfoncer dans la fleur une épine exactement au point voulu "processus inventé par  Edmond Albius".  La vanille est une plante industrielle bien cotée source de devises fortes. Mais elle, demande aussi  beaucoup de main-d'œuvre et du savoir-faire avant d'être marchande. Après le travail de fécondation, la formation des gousses se fait, en forme de faux haricot vert, elles sont rassemblées en "mains" sur la liane. Le séchage se fait en plein air sur des tables rustiques, après" échaudage", les gousses sont reparties par lots . Elles seront  triées sur des  sacs de jute. Après,  il y a le contrôle de qualité qui se fait par des nez infaillibles. Elles seront enfin, emballées et expédiées dans les pays étrangers.  Un grand cultivateur et exportateur des clous de girofles également : ce sont des bourgeons floraux  des "girofliers cueillis et séchés sur des nattes. On peut aussi les distiller pour recueillir une huile au parfum puissant que l'on utilise en parfumerie et dentisterie. 

 

Un réseau ferré réunit la capitale nationale Antananarivo à Tamatave. Le train n'est pas rapide, la route va en montant, sinueuse, le trajet est long, dure toute une journée, mais il en vaut la peine : au fur et à mesure que l'on avance, la végétation devient luxuriante et rarissime dans ses variétés. Vous sentirez au fur et à mesure que le train avance, une sensation de bien être, un parfum de bonheur dans une féerie de de couleurs où se mêlent à la fois la faune et la flore d'un autre monde...Des arbres fruitiers exotiques des manguiers, bananiers, des papayers, des goyaviers, kakis, au milieu desquels des damiers de rizières "vertes ou jaunes selon la saison, à travers desquelles coulent en sinuant une limpide rivière au bord desquelles picorent des inséparables, et plus loin les bouviers avec leurs zébus, des cueilleurs de fruits avec leurs soubiques sur la tête qui accourent pour vendre leurs marchandises à l'arrêt du train à la gare. Plus on avance, on sentira monter la température,   mais pas étouffante car la brise vous caresse au rythme de la locomotive et vous rappellera un certain film  Far-West "le train sifflera 3 fois" et ses acteurs.L'air est pur et chacun profite de ces paysages exotiques, sous un ciel bleu. 

 

Dans toutes les stations, on peut être assuré d'un ravitaillement copieux, épicé, salé,sucré, échantillon de la gastronomie malgache, dans toutes les variances locales, des fruits de saisons  fraîchement cueillis, jusqu'au tamarin, ce petit fruit en gousse aux noyaux carrés qu'utilisent les Antandroy pour la divination Sikidy . Les voyageurs ne descendent pas, le train ne s'arrête qu'un bref instant. Les vendeurs assaillent les wagons , rapides et courtois, tenant leurs plateaux dans les bras. Lorsque l'arrêt dure un peu plus longtemps ,  des boutiques pour des souvenirs et même des petits gargotes sont à la  disposition des voyageurs.

 

La capitale portuaire de Tamatave est moderne, cosmopolite, elle est accueillante. C'est aussi la porte de l'Est apte à assurer son rôle de poumon du Pays Malgache. On peut la visiter dans des pousses à deux places, à bicyclettes en tandem en respirant le parfum de la cannelle, boire durant la promenade du jus de noix de coco fraîchement cueillie, vendu tout au long des rues de la ville. C'est dans cette partie Est de Madagascar qu'est né le RAVINALA, l'arbre du voyageur, symbole Universel de Madagascar, et c'est aussi ici les profondes forêts où se mêlent les essences précieuses aux fûts démesurés , les lianes sans fins, les orchidées dont quelques milliers sont endémiques au Pays. sic. Dans cette belle et florissante région cohabitent:

 

Les BETSIMISARAKA 3ème ethnie, habitent  de Tamatave et tout au long de la Côte Est depuis le Sud de Diégo-Suarez jusqu'aux environs de Mananjary:ce nom signifie : si on reste uni, on est fort: un grand peuple métissé, intelligent, l'homme est fort, et se dit descendant de Zafy Abraham d'origine Sémite. (Le premier président de la jeune République Malgache est originaire de Tamatave et se dit avoir un aïeul chinois). Il pratique la pêche en mer avec des boutres,  des pirogues, et préfère le poisson à la viande. Il aime aussi se rafraîchir avec du betsabetsa, une sorte de bière avec du miel, fabrication locale très prisée. La femme Betsimisaraka porte le lamba-hoano : paréo en coton très coloré joliment décoré par des dessins de paysage portuaire exotique avec la mer, le sable, cocotiers et bateaux.  Ce peuple avait un eu un chef Hova, clan Néo-Vezo. 

Sur la côte Est, les Monuments funéraires sont différents d'une région à l'autre. Ici, les cercueils sont constitués de demi troncs d'arbres évidés et emboîtés , simplement posés sur le sol dans la forêt.

 

Les ANTANOSY "ceux des Îles" 9ème ethnie formés de plusieurs petits groupes : Tambolo - les chevelus,  Tatsimo - ceux du sud , Tavaratra -ceux du nord , ce sont des gens mythiques , pratiquent l'Islam et se créent des généalogies légendaires disant que leurs ancêtres seraient sortis de l'Océan. Ils étaient longtemps ennemis farouches des Merina, qu'ils condamnaient comme dangereux dominateurs, et certains émigraient vers la côte Ouest pour en échapper. Ce peuple se méfie toujours des étrangers "vazaha"quels qu'ils soient depuis le passage du chevalier de Flacourt qui avait écrit sur eux, sur une pierre levée : "c'est la nation la plus vindicative du monde, de la vengeance et trahison, ils en font leurs 2 vertus, ils sont grands menteurs, ne s'appliquant à autres choses qu'à inventer des menteries." sic. Les Antanosy sont des gens courageux, travailleurs, excellents charpentiers, grands forgerons, et aussi grands riziculteurs. On les appelle les "Indomptables". le territoire des Antanosy est le GRENIER(de riz) de la province de TULEAR....

 

Leurs tombeaux sont des rangées de pierres surmontées des "Aloalos" représentant quelquefois la vie du défunt.

 

Les ANTESAKA ou ceux qui fouillent : 5ème ethnie voient  leurs ancêtres issus d'Isaak, fils d'Abraham d'où leur nom. Ils pratiquent jalousement l'Islam mais ne se laissent pas diriger par Mahomet. C'est un peuple joyeux, pour les hommes chaque festivité est une occasion de faire un long "kabary" (palabre) qu'ils jugent  indispensable pour la bonne marche de la vie, et au cours duquel ils ne cessent de donner des leçons et citer en exemples leurs exploits. Comme la plupart de leurs voisins, les tombeaux sont des rangées de pierres surmontées des Aloalos. 

 

Les ANTEFASY "ceux des sables" : 12 ème ethnie : petit peuplade dans la région de Farafangana , voisins des Antemoro : un petit peuplade qui a subi aussi l'influence de l'Islam, refuse aussi d'être disciple de Mahomet. Travailleur, sobre, économe, l'homme émigre souvent dans les grandes villes pour gagner un peu d'argent. Il cultive le riz, le manioc, le maïs et les lentilles, pour vivre. Leurs tombeaux sont collectifs,  en pierres entassées non rangées.

 

A mesure que l'on descende vers  le sud, les groupes se divisent dans un même paysage maritime avec la même végétation tropicale jusqu'aux premières limites des terres arides et rocailleuses du grand Sud. Les ANTAMBAHOAKA 13ème ethnie vivent quant à eux autour de Mananjary à proximité des Pangalanes, une ville importante grâce à son port de batelage, un centre de peuplement arabe. Ils ont été aussi arabisés  très tôt et se disent descendants de Rimini de la Mecque et ils ne se considèrent pas non plus comme disciple de Mahomet. Ils observent plusieurs rituels d'origine arabe, islam, ainsi que nombreux interdits. Ils utilisent des versets du Coran comme d'amulettes protectrices. Ils célèbrent tous les 7 ans le Sambatra ou félicité, cérémonie collective de circoncision. Ce sont des hommes sobres, résistants et bons travailleurs. Comme leurs voisins, leurs tombeaux sont aussi collectifs, en pierres entassées.

 

L'histoire dit que dans le Sud-Est un chef Diana-Hova issu du Zafiramania et Zafiko-Zamambo clan Vezo ui a fondé le royaume Antesaka- Antemoro-Antambahoaka.

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



08/08/2019

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